On peut perdre la bataille tactique et repartir avec le trophée 

Manchester City la tient enfin. Les Sky blues remportent la première Ligue des Champions de leur histoire en battant difficilement l’Inter Milan 1-0. Une finale durant laquelle l’aspect tactique et l’enjeu ont pris le dessus sur le spectacle.

L’issue de cette finale est un peu ironique puisque Manchester City gagne enfin la Ligue des Champions sur un de ses matchs les moins aboutis. L’inter de son côté a fait ce qu’on attendait d’eux, quitte à être plus convaincant que les Sky blues par moment. Plus de tirs cadrés, plus d’occasions franches et une partition presque parfaitement jouée sur le volet tactique.

Un élément à prendre en compte dans cette finale, c’est la première fois que dans la phase à élimination directe, Manchester City rencontre un adversaire qui joue dans le même schéma que l’Inter. Le 3-5-2 de l’Inter leur a permis de poser des problèmes aux Sky Blues à deux niveaux. D’abord, une des forces de City, c’est le fait de presque systématiquement avoir le contrôle au milieu grâce à son milieu en boîte (ou carré, c’est selon), avec Rodri et Stones bas, puis De Bruyne et Gündogan à la construction. Cependant, la ligne de trois de l’Inter (composée de Barella, Brozović et Çalhanoglu), fait que l’équipe a un premier avantage numérique par rapport aux deux milieux bas de City, bloquant ainsi la relance des Sky blues. En plus, les pistons sur les côtés s’occupent de bloquer les joueurs dans le demi-espace, De Bruyne et Gündogan. Si bien qu’à un moment, De Bruyne était beaucoup plus bas pour aider ses compères à ressortir les ballons proprement.

L’autre avantage habituel du 3-2-4-1 de Manchester City, c’est de se permettre d’avoir 5 joueurs purement offensifs dans le camp adverse. Le problème face à l’Inter a été le fait que le système intériste est capable de les contenir. Que ce soit en zone ou dans le marquage individuel, les Nerazzuris étaient présents. Le jeu de position de Pep Guardiola a été déjoué comme rarement. Jack Grealish et Bernardo Silva collent souvent leur ligne pour attirer leurs vis-à-vis, et ainsi étirer le bloc. Ce qui permet aux joueurs dans le demi-espace (la zone entre les latéraux et les centraux) de créer des occasions. Mais le bloc de l’Inter Milan est tellement compact et bien étalé sur toute la largeur du terrain grâce notamment à la ligne de cinq au milieu et la défense à trois. Cela ajouté au fait que les Citizens étaient crispés, presque paralysés par l’enjeu, le jeu de City a été longtemps stéréotypé. 

L’entrée de Foden : un couteau à double tranchant

La sortie de De Bruyne pour Foden factuellement, aurait pu être un mal pour un bien pour les Sky blues. Cela est d’autant plus vrai quand on voit que le jeune anglais a eu une grosse occasion de tuer le match en seconde période. Cependant, difficile de trancher sur l’impact de l’entrée du gaucher. Son entrée offrait une alternative intéressante pour City dans la mesure où il a un profil plus direct. Avec sa technique et sa force de percussion, il peut faire mal sur un malentendu. Bref, dans cette équipe assez prévisible jusqu’ici, lui, il avait cette capacité d’accélérer pour surprendre. D’ailleurs en deuxième mi-temps, on voit sur certaines transitions par lesquelles City crée de l’espace qu’il est souvent dans le coup. Par contre, la présence de Phil Foden signifiait que l’équipe serait plus haute. L’Anglais était même presque en soutien de Haaland dans l’axe, ce qui modifie par moment le dispositif originel, notamment le milieu en boîte. 

Il se fait que quelques minutes avant, l’Inter commençaient déjà à avoir des velléités offensives. L’équipe pressait de plus en plus haut. Par conséquent, ils avaient de plus en plus d’espace après la récupération du ballon. À cela s’ajoutent les pertes de balle aux abords de la surface pour Manchester City. Cependant, l’Inter n’a jamais su vraiment en profiter, faute à un déficit technique assez criard. En plus, ils manquaient de variété dans le jeu. Jeu qui consistait surtout à procéder par attaques placées. Pourtant, il y avait moyen de faire mal avec plus de verticalité. Problème, aucun attaquant ne prenait la profondeur. Lautaro Martinez avait souvent cette fâcheuse tendance à décrocher alors que Edin Dzeko pourrait servir de point de fixation pendant que lui partait dans le dos des défenseurs adverses. 

Tout ceci a donné au final un match assez pauvre techniquement. Une première mi-temps insipide avec le favori Manchester City, tétanisé par l’enjeu. Une dernière demi-heure plus décousue en seconde partie, mais marquée par le manque de réalisme de l’Inter Milan. Le but citizen intervient sur la première phase de jeu sur laquelle ils arrivent véritablement à trouver un espace dans la surface adverse grâce à un décalage.

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