Lors de la deuxième journée de coupe CAF, l’Asec Mimosas a été défait 3-0 par les Nigérians de Rivers United. Avec un point pris en deux sorties, les Mimos sont déjà mal barrés dans la course à la qualification au tour suivant. Une contre-performance dans la lignée des dernières prestations en compétitions africaines pour le club ivoirien. Une anomalie pour l’une des équipes historiques du continent et qui dispose toujours des moyens pour viser plus haut.
L’Asec Mimosas apparaît ces dernières années sur la scène internationale comme un club comme les autres. Pourtant, il reste une grande institution pour beaucoup sur l’échiquier du football africain. Et pour cause, les Mimos ont réussi à se hisser tout en haut dans les hiérarchies des grands clubs africains.
Place forte du football africain
L’Asec Mimosas démarre son ascension dans les années 1970 avec deux demi-finales en 1971 et 1976. Mais c’est à la veille des années 1990 que le club ivoirien connaît les prémices de son apogée. Un apogée qui commence par une épopée qui s’arrête en finale de la Coupe de l’UFOA où les jaunes et noirs sortent perdants. Une expérience qui va forger le club puisque dès la saison suivante, l’Asec Mimosas revient en finale, pour la gagner cette fois. Le premier trophée continental, pas le plus prestigieux certes, mais c’est un grand pas en avant. Le point culminant du club est la victoire en Ligue des champions en 1998. Les Mimos avaient échoué en finale trois ans plus tôt, mais revenir plus fort est le propre de l’Asec. Le club remporte un dernier titre africain, la Supercoupe de la CAF pour boucler une décennie glorieuse. Un apogée qui rimait avec une hégémonie au plan national. C’est simple, entre 1990 et 2006, l’Asec Mimosas a remporté 15 fois le championnat national sur 17 saisons.
Une décadence puis une stagnation problématique
Les années 2000 commencent comme celles de 1990 ont débuté pour l’Asec Mimosas. Toujours aussi intraitable sur la scène domestique, le club continue de rafler le championnat et la Coupe. En compétitions africaines, les Mimos réussissent à atteindre le dernier carré de la Ligue des Champions en 2002. Une autre des réussites du club abidjanais est l’implantation de l’Académie Mimosifcom. Il s’agit là d’un des premiers centres de formation à voir le jour en Afrique et le premier en Côte d’Ivoire. Si le club comptait déjà beaucoup de références en termes de joueurs qui ont revêtu le maillot jaune et noir, ceux qui vont suivre seront des stars mondiales. L’ASEC a vu passer depuis, d’excellents joueurs comme Yaya Touré, Kolo Touré, Didier Zokora, Salomon Kalou, Gervinho, Bakari Koné, Romaric N’Dri Koffi, Didier Ya Konan ou Jean Michaël Seri. La saison dernière, une perle s’est révélée sous les couleurs de l’Asec, Karim Konaté. Mais c’est peut-être ce virage qui est le point de départ de ce qu’on peut appeler le déclin du club.
À présent concentré sur la formation, l’exigence au niveau de l’équipe première semble avoir baissé. Si au plan national, le club arrive à maintenir son rang, il se retrouve déclassé au plan africain. Les Mimos sortent dès les poules en 2007 et 2008. En parallèle, un autre club de l’Afrique subsaharienne pointe le bout du nez et s’impose comme un nouveau géant continental : le TP Mazembe. Au plan national, l’Asec sera aussi confronté à une forte concurrence dans les années 2010. Seulement 3 titres dans un championnat qui a connu 7 vainqueurs différents au cours de la décennie.
Des critiques sur le manque d’ambitions du club
Au fil des années, les perspectives du club ont beaucoup changé. Toujours aussi focalisé sur la formation, le club continue de sortir des joueurs. Cependant, les pépites révélées ces dernières années n’ont pas le même rayonnement que leurs illustres aînés. Le premier objet de critique sur la vision du club vient d’ailleurs de la gestion des jeunes du centre de formation. Les talents de l’académie ne sont plus formés pour venir renforcer plus tard l’équipe première et lui permettre de renouer avec son passé glorieux. Dès que les joueurs se révèlent au grand public, ils sont ensuite vendus aux clubs européens. Le dernier exemple en date est le transfert de Karim Konaté au RB Salzbourg. Une politique de trading adoptée dans le club qui n’est pas forcément du goût des supporters et même en général des observateurs du football ivoirien.
L’Asec Mimosas n’a désormais de poids que son nom et son passé dans le gotha du football africain. Les Mimos ont dernièrement eu beaucoup de mal à accéder à la phase de groupes de la Ligue des Champions. En coupe CAF également, les jaunes et noirs sont loin d’être au-dessus du lot. Un homme est au centre des critiques depuis plusieurs années. Roger Ouégnin est le président de l’Asec Mimosas depuis 1989, l’année de leur premier titre international. Monument du club et incontestablement à la base du renouveau des jaunes et noir, sa côte de popularité et de sympathie a depuis baissé. On lui reproche de se reposer sur ses acquis actuels, celui d’un club malgré tout bien établi, stable financièrement et qui domine de nouveau le championnat. L’Asec a remporté les deux derniers championnats. On évoque également des problèmes à l’interne entre dirigeants. En août 2021, l’ex-international ivoirien Bakary Koné quitte son poste de la section foot du club. Une démission dont les raisons restent floues même si plusieurs hypothèses sont évoquées.