Madrid, les maîtres du temps (Analyse tactique CHELSEA-REAL)

Pas de miracle à Stamford Bridge, Chelsea est éliminé en quart de finale de Ligue des Champions. Après une défaite 2-0 au match aller, des Blues séduisants au début ont de nouveau perdu sur ce score. Le Real qui l’emporte à l’expérience, sans tomber dans le piège de Chelsea sur le plan tactique. 

Le score peut en témoigner, les Madrilènes auront été largement supérieurs sur la double-confrontation. Mais ce match est également intéressant à analyser, et ce, pour les deux équipes.

Approche intéressante de Lampard

Chelsea a voulu repartir sur ce qui a plus ou moins bien marché lors du match aller. Avant que le Real ne prenne totalement le contrôle du match au Santiago Bernabeu, les Blues avaient posé quelques problèmes au début. C’est pourquoi Frank Lampard a décidé de partir sur une organisation semblable en peuplant son milieu de terrain. Le but, tenter à nouveau d’avoir le contrôle au milieu et surtout jouer sur la largeur. Ce qui a failli marcher au match aller car le jeu à l’horizontal contraint le bloc madrilène à plus d’efforts défensifs. L’avantage de Chelsea c’est qu’il y a en face un Real plus bas, qui veut défendre dans un premier temps son avantage. D’où la position très haute des milieux de Chelsea, Kanté notamment.

Dans le secteur offensif, Frank Lampard a tenté un sacré coup de poker. Mais une tactique qui n’est pas dénuée de sens. La légende des Blues a associé en attaque Conor Gallagher et Kai Havertz. Ce dernier, souvent placé en faux 9, n’a jamais été un attaquant. Et Gallagher l’est encore moins. Pourtant chacun d’eux avait un rôle bien précis. Conor Gallagher par sa vivacité et ses courses est censé imposer un défi physique aux défenseurs madrilènes tandis que Kai Havertz va poser des problèmes dans la profondeur. En gros, les deux joueurs sont chargés principalement d’user les défenseurs du Real. Lampard se dit peut-être qu’au pire des cas, le score à la mi-temps sera de 0-0. Ce sera alors temps de faire entrer des joueurs comme Sterling et Joao Félix qui sont beaucoup plus tranchants. Sterling peut prendre la profondeur et profiter de la fatigue des Madrilènes. Joao Félix lui, peut faire des différences balle au pied.

<<Voler comme un papillon, piquer comme une abeille>>

En soit, le plan de Lampard se déroulait comme prévu jusqu’à la fin de la première mi-temps. Ça aurait même pu mieux se passer car les Blues ont eu des occasions franches. En début de seconde période, ils multiplient les assauts dans le camp madrilène. Mais ils vont rapidement payer leur manque de réalisme et c’est là toute la différence avec le Real Madrid. Les Merengues marquent sur leur première occasion en deuxième mi-temps et le match est ainsi plié. Et c’est là toute la force du Real Madrid. Dans le comportement des joueurs, l’on a jamais senti réellement de l’inquiétude. Pourtant ils ont été dominés une bonne partie du match. Les hommes de Carlo Ancelotti sont sûrs de leur tactique. 

Les Merengues sont efficaces dans les deux surfaces. Le geste qu’il faut pour contrer les attaques et le réalisme pour marquer et tuer le match. La raison pour laquelle le Real Madrid n’est “presque” jamais dépassé par les événements dans ce genre de match, c’est qu’ils savent anticiper ces événements. Toujours avoir le contrôle du match ne veut pas dire qu’on ne va jamais se faire dominer. Mais il faut savoir anticiper les temps faibles, s’y préparer pour mieux l’affronter. La maison blanche est préparée psychologiquement et tactiquement à ces éventualités. C’est ce qui fait la différence entre deux équipes qui, intrinsèquement, sont de haut niveau : l’expérience. Ce qu’on pourrait peut-être reprocher à Lampard, c’est de n’avoir pas fait entrer Sterling et compagnie un peu plus tôt quand l’équipe dominait au retour des vestiaires. 

L’arrêt de Thibaut Courtois passé à la loupe

Le gardien belge a vécu un match très spécial. Il était de retour à Stamford Bridge, un stade où il n’est plus le bienvenu depuis son départ de Chelsea en 2018. Durant toute la première mi-temps, il est sifflé par le public londonien à chaque fois qu’il touche le ballon. Une bataille psychologique est donc enclenchée. Mais une action va inverser de façon décisive le rapport de force.  En fin de première période, Marc Cucurella pense ouvrir le score mais Courtois s’interpose. À partir de ce moment, le Belge, a éteint tout le stade. L’image où il est félicité par ses coéquipiers de manière assez expressive est assez parlante. Revenons donc sur cette action car on verra que Thibaut Courtois est “entré dans la tête” de son adversaire. 

Lorsque Cucurella reçoit le ballon côté gauche, il y a tout un boulevard ouvert sur ce côté pour marquer. La première option est donc qu’il frappe fort de ce côté pour assurer le but. Mais soudain, il voit Courtois courir désespérément pour fermer le côté. À ce moment précis, le piston espagnol pense toujours avoir l’avantage, ce qui n’est pas le cas. Car en fermant le côté ouvert, Courtois l’oblige à tirer au côté opposé. Et là où Courtois est très fort, c’est qu’il ne donne aucune indication qu’il va envoyer son bras de ce côté. L’ancien de Getafe et Brighton frappe donc fort à droite, et voit le géant belge se déployer pour sortir le ballon d’une main ferme. Arrêt exceptionnel de Courtois, raté monumental de Cucurella, à chacun d’en juger.

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