L’Espagne entre aujourd’hui en lice dans l’Euro 2024. C’est un choc face à Croatie de Luka Modrić qui attend la Roja pour son premier match. L’occasion de revenir sur la situation globale de l’équipe espagnole.
L’Espagne a tout connu sauf la déception entre la fin des années 2000 et le début des années 2010. La Roja espagnole a écrit l’histoire avec son triplé Euro 2008-Coupe du monde 2010-Euro 2012. Les résultats, le beau jeu et surtout des joueurs d’exception.
Un creux générationnel
Après la période faste, la descente fut cependant brutale. Iniesta, Xavi, Villa, des artisans conquêtes précédentes étaient sur le déclin. La fin de cycle a donc été difficile à gérer. Élimination en poule de la coupe du monde 2014 en tant que champion en titre, en huitième de l’Euro, toujours avec le statut de champion en titre. En 2018, les espagnols n’y arrivent toujours avec une élimination en huitièmes de finale du mondial.
La raison principale de ce déclassement sur le plan sportif, c’est que la génération de joueurs qui a suivi est beaucoup moins talentueuse. Cela se voit clairement lorsqu’on regarde la liste des joueurs sélectionnés pour cet Euro. Les difficultés du Barça, principal pourvoyeur de talents à la Roja, n’y sont pas aussi étrangères. Si l’Espagne sait toujours produire des milieux fins techniquement, en défense et en attaque, il y a trois classes d’écart par rapport à ce qu’on avait connu. Au point où on lutte les binationaux avec la France pour renforcer la défense.
Un jugement sévère
La critique qui revient souvent sur l’Espagne est sur son jeu qui peut devenir la caricature de ce qu’elle devrait être. Si le jeu de possession a fait la force de la Roja durant sa période glorieuse, elle est un peu son talon d’Achille à présent. Avec les génies qu’il y avait auparavant, la partition espagnole frôlait la perfection. Maintenant avec des joueurs beaucoup moins talentueux mais toujours la même philosophie, ça ronronne. La possession oui, mais celle stérile fait tomber dans le soporifique.
Néanmoins, il faut rester nuancé sur le bilan de l’équipe espagnole ces derniers années. Les résultats post mondial 2018 sont loin d’être ridicules pour une équipe qui est dans un creux générationnel. On a une demi-finale au dernier Euro et le sacre en Ligue des nations avec le nouvel entraîneur Luis De La Fuente. Mais c’est l’élimination en huitième de finale de la CDM 2022 sous Luis Enrique qui a relancé les critiques. Face à une équipe plus rodée, on estime que la Roja n’a plus de ressources. C’est peut-être là, l’axe progression de cette équipe si elle veut aller loin pour la compétition en Allemagne.
De vrais motifs d’espoirs
L’Espagne va avancer masquée dans cet Euro où au milieu d’équipes comme la France, l’Angleterre ou encore l’Allemagne, elle n’est pas vue comme favorite. Ce qui leur enlève de la pression même si l’équipe ne s’interdit rien sur le parcours. Malgré tout ce qu’on peut reprocher à cette équipe, elle a un point commun avec la génération dorée 2008-2012, le collectif. Que ce soit en 2012 ou en 2024, la Roja n’est pas celle d’une individualité. Il y avait certes de très grands joueurs, mais tous au service du collectif. Aujourd’hui, cette équipe a beaucoup moins de qualité, mais le stocle reste le même et peut faire la différence.
L’espoir réside aussi en la jeunesse de cette équipe incarnée par deux pépites. Il s’agit de Lamine Yamal et Nico Williams. En plus, leur profil en tant qu’ailier permet d’avoir une variété dans le jeu, ce qui manquait ces dernières années. Lorsqu’on a aussi des joueurs comme Pedri et Rodri au milieu, on se dit quand même que l’Espagne n’a pas complétement perdue de sa superbe. L’esprit de la gagne du Real Madrid est aussi présente avec la présence de Nacho, Joselu et Carvajal.
Dans le groupe B, celle de la mort avec la Croatie, l’Italie et l’Albanie, il y a fort à faire.