La révolution saoudienne va fonctionner (partie I)

Après la Chine et le Qatar dans les années 2010, un autre État d’Asie vient bousculer le paysage footballistique. Il s’agit de l’Arabie Saoudite qui tente d’attirer les plus grosses stars mondiales à coût de centaines de millions d’euros. Messi, Benzema, ce sont entre autres les noms annoncés dans les rangs des grands clubs du pays. Ceux-ci feraient suite à l’arrivée en grande pompe de Cristiano Ronaldo en début d’année. Et si pour beaucoup, cette vague saoudienne n’est que passagère, cela pourrait bien ne pas être le cas.

Les objectifs de l’Arabie Saoudite sont clairs et affirmés. Devenir la nouvelle place forte du football dans le Moyen-Orient et dans tout l’Asie ; faire de son championnat, un des plus compétitifs dans le monde et surtout organiser la Coupe du Monde 2030 ou 2034. Un projet aux enjeux sportifs mais avec des fondements géopolitiques. Un rêve très ambitieux. L’État Saoudien, avec les meilleurs clubs du pays, a commencé la première étape de la révolution avec le recrutement des plus grands joueurs des dix dernières années dans le championnat national. Dans cette analyse, nous ferons beaucoup de comparaisons avec la politique chinoise en son temps pour montrer pourquoi celle de l’Arabie Saoudite est amenée à durer dans le temps. 

La politique au niveau des stars

Pour faire un premier comparatif avec la Chine, il y a une différence entre les deux pays au moment de faire venir des superstars dans le championnat. D’abord, il faut s’intéresser au profil des joueurs qui ont posé leurs valises en Chine à l’époque. Les deux premières stars qui ont mis véritablement la lumière sur le championnat chinois étaient Didier Drogba et Nicolas Anelka. On parle certes de deux des meilleurs attaquants de leur génération, mais en termes de calibre, ils sont loin de ce que représentent les cibles de l’Arabie Saoudite. C’est en cela que l’arrivée de Cristiano Ronaldo en début d’année est un tour de force monumental. Que ce soit la Chine ou le Qatar, aucun d’eux n’avait réussi à faire venir un footballeur avec une telle aura. On parle là d’un des meilleurs joueurs de l’histoire de notre sport. Les seules qui peuvent rivaliser sont peut-être les États-Unis. Et là encore, il faut remonter à l’époque où ils font venir le Roi Pelé et le Kaiser Franz Beckenbauer.

Et si on doit faire un comparatif entre les USA et la Chine, la MLS a réussi à attirer des joueurs d’un calibre supérieur que celui des Chinois au moment de leur tentative de révolution. On pense à des joueurs comme David Beckham et Thierry Henry. Les États-Unis n’avaient pas forcément de projet sportif affirmé et à long terme. Mais en parallèle, ils ont pu faire des propositions alléchantes en présentant les avantages d’une probable signature. Une reconversion comme entraîneur pour Henry et des opportunités de business pour Beckham qui avait racheté une franchise de MLS à moindre coût. Il s’agit de l’Inter Miami.

Des stars toujours compétitives 

La Chine s’est créée une réputation de destination exotique pour les stars vieillissantes. L’Arabie Saoudite pour le moment semble avoir cette étiquette. C’est tout à fait normal car pour le moment, l’argent est leur moyen d’attirer les grands joueurs. Cependant, il faut prendre en compte un facteur important. Les joueurs ciblés sont des joueurs qui ont encore largement le niveau de jouer en Europe avec une très forte exigence. Le cas de Cristiano Ronaldo malgré ses 38 ans est un assez bon exemple. L’autre démonstration de force de l’Arabie Saoudite est de faire venir Karim Benzema, qui est ballon d’or en titre. Le message est clair ! On veut montrer au monde entier qu’on est capable de faire venir le meilleur joueur du monde. L’âge du Français est certes favorable, mais lorsqu’on prend ses statistiques, il s’agit tout de même d’un joueur qui a encore marqué plus de 30 buts cette saison malgré les nombreuses blessures. 

En gros, les grands clubs saoudiens ne se contentent pas juste de faire venir d’anciennes gloires. Il y a d’une part, la volonté de faire les meilleurs joueurs des années 2010 et d’autre part, les faire venir dans un état de forme optimal. Ce qui fait que les observateurs du football ont toujours un intérêt à continuer à suivre ses joueurs même s’ils jouent désormais en Arabie Saoudite. D’ailleurs, les grands groupes européens devraient encore plus se bousculer pour avoir les droits de diffusion de la Saudi Pro League la saison prochaine. Cependant, les vedettes ne suffiront pas à eux seuls à rendre compétitifs le championnat. Et sur ce point, l’Arabie Saoudite a déjà préparé le terrain

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