L’Espagne est désormais la championne en titre de la Coupe du Monde Féminine, succédant aux États-Unis. Cependant, ce tournoi mondial a été marqué par une série de surprises, dont les éliminations précoces du Brésil et de l’Allemagne. Une des plus grandes surprises a été la performance exceptionnelle de Hinata Miyazawa au sein de l’équipe japonaise. Pourtant, Miyazawa, meilleure buteuse de ce mondial, a surmonté de nombreux obstacles pour atteindre cette position.
Lorsque les pronostics pour le Soulier d’Or ont été dressés, de grands noms comme Alex Morgan, Sophia Smith, Rachel Daly, Sam Kerr, Esther González et Alexandra Popp semblaient se détacher. Cependant, les résultats, les blessures et les choix tactiques ont changé la donne pour plusieurs prétendantes. Presque personne n’aurait imaginé que Miyazawa deviendrait l’une des meilleures buteuses de son équipe, et encore moins de tout le tournoi. Sa performance marque la troisième fois que la meilleure buteuse n’appartient pas à l’équipe championne, après 1999 et 2007.
L’ascension fulgurante
Historique et impressionnante, voilà comment on pourrait décrire la performance d’Hinata Miyazawa, une joueuse japonaise jusqu’alors inconnue du grand public. Agissant sous le numéro 7, comme Cristiano Ronaldo, elle s’est hissée en tête du classement des buteuses de la Coupe du Monde Féminine FIFA 2023. À seulement 23 ans, elle a inscrit cinq buts en quatre matchs depuis le début du tournoi en Australie et en Nouvelle-Zélande. Bien que ce total de buts soit faible pour l’histoire de la Coupe du Monde féminine, Miyazawa a réussi à le rendre majestueux.
Dès le début, elle a marqué un doublé lors du match d’ouverture contre la Zambie, et un autre lors de la victoire 4-0 contre l’Espagne, future championne. En huitième de finale, elle a contribué à la victoire 3-1 de son équipe contre la Norvège. Avec ses cinq réalisations, elle a également amélioré son ratio de buts toutes compétitions confondues. Cette ascension fulgurante est étonnante étant donné que Miyazawa n’était pas considérée comme une buteuse prolifique, que ce soit en club ou en équipe nationale.
Une Nadeshiko en plein épanouissement
Avant le début de la Coupe du Monde, Miyazawa n’avait marqué que quatre buts en près de 30 sélections avec l’équipe nationale japonaise, et n’en avait pas inscrit contre des équipes classées dans le top 15 mondial. Même pendant la Coupe du Monde Féminine U-20 FIFA en 2018, où elle a contribué à la victoire du Japon, elle n’a marqué qu’un seul but sur les 15 de son équipe. Ses performances en club étaient également loin d’être spectaculaires, avec seulement quatre buts en 39 matches en deux saisons pour le MyNavi Sendai. Miyazawa s’est démarquée en jouant à différents postes sur le terrain, passant d’attaquante dans un schéma 4-4-2 à milieu reculée dans un 4-3-3, puis meneuse de jeu dans un 4-2-3-1. Le sélectionneur Futoshi Ikeda a finalement opté pour un schéma de jeu en 3-4-2-1 pour le tournoi, ce qui semble avoir créé l’environnement idéal pour libérer le potentiel de finisseuse de Miyazawa. Les buts de Miyazawa résultaient souvent de courses rapides après des passes en profondeur. Cette stratégie tire partie de l’organisation défensive de l’équipe japonaise, qui place Miyazawa dans des positions optimales pour marquer. Elle est reconnue comme “adepte de la contre-attaque” par les commentateurs du football japonais. Sa sérénité et son sang-froid avant de tirer sont également loués.
Bien qu’elle ait été remplaçante pour la plupart des matchs de préparation, Miyazawa a su saisir l’opportunité de jouer un rôle clé dans l’équipe. Sa polyvalence et ses compétences techniques ont trouvé leur pleine expression grâce au schéma tactique d’Ikeda. Depuis le début de la Coupe du Monde en Australie et en Nouvelle-Zélande, Hinata Miyazawa incarne la devise de son club “Chasser les étoiles”. Son succès soudain soulève des questions sur ses futures réalisations, laissant entrevoir un avenir prometteur. Elle semble en train d’exorciser ses vieux démons.
Miyazawa vient de loin
Miyazawa a marqué la compétition de son empreinte, donnant l’impression d’être une joueuse accomplie depuis longtemps. Cependant, la réalité est bien différente, et rien n’indiquait une telle percée offensive. Elle a surmonté les déceptions qu’elle a vécues avec l’équipe nationale féminine japonaise, les Nadeshiko. Écartée au dernier moment de l’équipe pour la Coupe du Monde Féminine 2019 en France, elle n’a pas non plus été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Deux ans plus tard, elle est revenue avec une détermination inébranlable pour intégrer à nouveau l’équipe nationale. Suivant les conseils de sa mère, “une fois que tu te fixes un objectif, tu dois aller jusqu’au bout”, Miyazawa s’est acharnée à s’améliorer à chaque séance d’entraînement.
Elle a transformé sa frustration en motivation, progressant davantage à chaque étape. Miyazawa a triomphé sur la scène mondiale, montrant qu’elle avait saisi l’opportunité qui se présentait à elle. Avec l’absence de grandes stars dans l’équipe japonaise actuelle, Hinata Miyazawa semble destinée à occuper ce rôle. Son bandeau blanc caractéristique dans les cheveux, en hommage à Nahomi Kawasumi, une héroïne de l’épopée de 2011, ajoute à son charme et à sa détermination sur le terrain.