L’Europe entière est impressionnée par les performances d’Erling Braut Haaland. D’aucuns le considèrent actuellement comme le meilleur joueur du monde. Cependant, l’on semble hésiter à le désigner comme le favori numéro 1, du moins à l’instant T, pour le ballon d’or en fin de saison. Pourtant, le Cyborg norvégien a plusieurs arguments en sa faveur pour succéder à Karim Benzema.
On pouvait imaginer un début de saison impressionnant d’Erling Haaland avec Manchester City même s’il s’agissait de sa première saison. Mais que cela prenne de telles proportions, il fallait avoir le nez creux pour l’anticiper.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, Erling Haaland explose les compteurs cette saison. À seulement 22 ans, le Norvégien réalise déjà une saison digne des meilleurs. Des statistiques semblables à celles de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi à leur prime. Au-delà des chiffres, plusieurs facteurs font de cette saison, un exercice déjà légendaire pour le Cyborg. Le fait de mettre l’Angleterre à ses pieds dès sa première saison. 32 pions plantés, le record de Premier League égalé dès sa première saison, du jamais vu. Petite nuance, Mohamed Salah avait établi le record dès sa première saison à Liverpool, mais avait déjà disputé quelques saisons auparavant en PL avec Chelsea. Ce qui montre une de fois plus la portée de l’exploit. Haaland marque presque chaque week-end, à des années lumières de ses concurrents au classement des buteurs. Et le pire, ou le mieux, (c’est selon), l’hégémonie du Viking ne s’arrête pas qu’en Angleterre.
Cette saison est synonyme de conquête pour Erling Haaland. À son arrivée chez les Sky Blues cet été, il était présenté comme la pièce manquante à l’équipe de Pep Guardiola pour enfin remporter la Ligue des Champions. Personnellement, c’était également un défi de porter une grosse équipe et de remporter les plus gros trophées. Le joueur bat les records de précocité depuis ses débuts en LDC. Il a été meilleur buteur de l’édition 2020-2021. Il était donc temps pour lui de passer un nouveau cap. Cette saison, le joueur en est à 12 buts dans la compétition, presque assuré de terminer meilleur buteur de la compétition. Certains le voient aller chercher le record de Cristiano Ronaldo en une édition (17 buts). Une campagne avec plusieurs faits d’armes. Un but exceptionnel face à son ancien club Dortmund en poule ou encore ses deux buts en deux matchs face au Bayern. Mais le moment le plus marquant est sans doute son quintuplé en ⅛ de finale retour face à Leipzig. Prochaine étape, défier le Real en demi-finale de la coupe aux grandes oreilles.
Sur la scène domestique comme continentale, le Viking norvégien assure. Ce n’est plus de la performance, c’est une dictature. Si tout se passe comme prévu, rien ni personne ne semble pouvoir priver le Cyborg de son premier ballon d’or en fin de saison. Mais en réalité, Erling Haaland souffre d’un gros handicap dans cette course au ballon d’or. D’une manière ou d’une autre, une phase décisive de la course au Graal s’est jouée en fin d’année dernière. C’était à l’occasion de la Coupe du Monde au Qatar. Rendez-vous au cours duquel Erling Haaland a été un des grands absents. Un mois de compétition durant lequel il s’est passé beaucoup de choses. On a surtout assisté au sacre de l’Argentine emmené par Lionel Messi. Un sacre qui rabat les cartes puisqu’il fait du septuple ballon d’or le grand favori.
Cependant, un élément reste à prendre en compte, les performances de la Pulga après le mondial. En effet, les prestations du lutin argentin sont bien en deçà des attentes. Une déchéance marquée par l’élimination en ⅛ de finale de la Ligue des Champions par le Bayern Munich. Les statistiques globales de Lionel Messi restent tout de même hallucinantes. Il compte notamment 15 buts et 15 passes décisives rien qu’en Ligue 1. Des arguments régulièrement mis en avant par les aficionados de la légende du FC Barcelone.
Le seul critère réellement mis en avant pour remettre en cause la légitimité d’Haaland pour le ballon d’or est la Coupe du Monde. Au fil des années, il y a un mythe qui s’est construit autour de la compétition et la distinction individuelle. Un mythe selon lequel dans une année où il y a la Coupe du Monde, celle-ci décide du lauréat du ballon d’or. C’est bien beau, mais l’histoire récente de l’attribution du prix va à l’encontre de cette théorie. En effet, depuis 2006 avec le triomphe de l’italien Fabio Cannavaro, plus aucun champion du monde n’a été ballon d’or la même année. Andrés Iniesta (Espagne) termine 2e en 2010, Manuel Neuer (Allemagne) finit 3e en 2014, même rang pour Antoine Griezmann (France) en 2018.
Une autre impression que l’on peut avoir avec l’attribution du ballon d’or dans ces années, c’est que l’importance du ballon d’or varie en fonction des prétendants. Un cas d’école, c’est celui de l’édition 2014 dont Cristiano Ronaldo sera le vainqueur. Le Portugais réalise une saison XXL en club avec la Coupe du Roi et la Ligue des Champions remportées. Sur un plan individuel, CR7 termine meilleur buteur de Liga et de la LDC. Cependant, le point noir de sa saison est la Coupe du Monde ratée avec le Portugal, éliminé dès les phases de poules. Cependant, cela n’a jamais fait objet de débat pour le décrédibiliser.
Il y a un point qui reste tout de même important à souligner pour finir. Erling Haaland peut-être considéré à l’instant T comme le grand favori au ballon d’or, mais la suite dépend de sa fin de saison et celle de son club. Les Sky Blues doivent remporter les trois compétitions dans lesquelles ils sont engagés. La Premier League, la Ligue des Champions et la FA Cup pour un triplé historique. D’ici là, d’autres favoris peuvent pointer le bout du nez, notamment du côté de Madrid.