Ce jeudi soir, la confrontation très attendue entre la star Cédric Doumbé et le jeune espoir Baysangur “Baki” Chamsoudinov captivera les passionnés de MMA. Malgré les craintes de débordements, l’attention se porte surtout sur la qualité du combat et l’inconnu qui plane autour de cette rencontre. Focus.
Bien que ni Doumbé ni Baki n’aient remporté de ceinture majeure en MMA, l’attrait de ce combat réside dans l’opposition de styles entre le roi du trashtalk Doumbé (ancien kick-boxer) et les compétences de Baki en Judo. Cela crée un mélange explosif. Mais comment chacun doit s’y prendre pour sortir vainqueur ?
Sortir de sa zone de confort
La première grosse interrogation qui se pose est de savoir si Baki réussira à casser la distance pour venir coller Doumbé (contre la cage dans l’idéal) et lui imposer sa pression physique et/ou l’envoyer au sol pour le contrôler. Ancien champion de kick-boxing au sein de l’organisation GLORY, Doumbé possède un punch capable d’éteindre la lumière adverse à tout moment comme peut en témoigner Jordan Zebo, mis KO en neuf secondes en septembre dernier lors du premier PFL Paris. Avec lui, une erreur peut être fatale. Mais Baki, notamment connu pour sa force physique impressionnante et qui n’a toujours pas perdu un round en carrière, est un combattant trop intelligent pour ne pas avoir conscience du risque à rester debout face à lui.
Il fera donc tout pour se rapprocher. S’il y parvient, Doumbé sera plus en danger. Mais reste à savoir ce que Baki en fera. Pas connu comme un énorme finisseur : trois victoires avant la limite sur ses sept et une seule sur les quatre dernières pour un ground-and-pound (les frappes au sol) qui termine la concurrence, Baki peut se contenter de le dominer dans la position en lui infligeant du dégât dès que possible pour remporter les rounds et aller chercher une décision. Baki a annoncé qu’il était lui aussi capable d’éteindre son adversaire en striking, preuve d’une confiance en lui et en sa victoire. Mais en face, il y a quelqu’un qui ne l’entend pas de cette oreille. Même s’il faut passer par la lutte et/ou le sol.
Le point fort de Doumbé
L’élément le plus mystérieux entourant Cédric Doumbé en MMA demeure sa compétence au sol et en lutte. Son équipe souhaite maintenir cette incertitude aussi longtemps que possible. La question de son niveau au sol et en lutte demeure sans réponse, principalement en raison de la qualité limitée de ses adversaires lors de ses premiers combats dans cette discipline, suscitant l’intérêt du public. Selon Mehdi Otmane, le coach de grappling de Doumbé depuis plusieurs années, maintenir cette incertitude est dans l’intérêt de leur équipe, laissant ainsi l’adversaire dans l’expectative. Otmane, témoin privilégié de cette facette cachée, ne serait pas surpris de voir Doumbé dominer même dans des phases de lutte contre la cage, en raison de ses qualités exceptionnelles. C’est avant tout ce mystère qui permet au Franco-Camerounais d’avoir une longueur d’avance et garder le contrôle.
Cependant, la qualité des sprawls de Doumbé, sa spécialité pour contrer les tentatives d’amener au sol, pourrait constituer une arme pour répondre aux attaques. Grâce à l’expérience et au travail en grappling, Doumbé a gagné en confiance. Bien que Doumbé ne manquera probablement pas l’occasion de placer un KO si elle se présente, il se montre prêt à relever le défi dans le domaine de Baki si nécessaire. Cependant, il y a trop d’interrogations autour de Doumbé.
Tenir sur la durée
La capacité de Doumbé à tenir sur des rounds plus longs, notamment face à un adversaire capable de mener des combats à la décision, constitue un défi. Il a surtout la réputation de vite finir ses combats. Vainqueur à 4 reprises à la décision, le combattant d’origine tchétchène est aussi capable de finir ses adversaires avec 3 victoires par K.O. Mais le K.O, c’est une spécialité de Cédric Doumbé. En 5 combats, Doumbé s’est systématiquement imposé par cette méthode. Mais est-ce que le spécialiste du striking pourra tenir avec des rounds un peu plus longs, avec des phases potentielles de corps à corps ? Quelle serait l’issue de ce choc pour Doumbé si le combat durait ? Ne tournera-t-il-pas à l’avantage de Baki ? On sait qu’en Kickboxing, Doumbé a fait trois rounds en Kick mais ce n’est pas la même durée ni le même effort physique. Baki par contre a déjà remporté des combats à la décision et on sait qu’il est capable de tenir sur un certain rythme, donc un véritable problème pour Doumbé.
Par ailleurs, là où le combat s’annonce plus difficile pour le combattant d’origine camerounaise, c’est que son adversaire faisait du Judo et devrait lui poser plus de problèmes que ses précédents adversaires. Un sport différent de la lutte avec différentes approches. Mais le franco-camerounais a exploré cette partie avec l’appui de Karl Amoussou, ancien champion du Cage Warriors avec qui il s’est entraîné. Une stratégie intelligente puisque tout comme Baki, Karl est réputé pour son judo déroutant. La différence avec Baissangour, c’est que “Psycho” dispose d’une énorme expérience en MMA en témoigne ses 40 combats professionnels effectués dans de grosses organisations comme le Bellator, le Cage Warriors ou encore l’Ares Fighting. En termes clairs, Doumbé s’est préparé en toute circonstance. Son adaptation aux phases de corps à corps et à la polyvalence de Baki, en tant qu’ancien judoka, sera un facteur déterminant pour le dénouement du combat. Alors, pourra-t-il l’emporter encore par le KO ou par décision ? Élément de réponse ce soir à l’Accor Arena de Bercy aux alentours de 22 heures 30.