C’est officiel depuis le 24 Janvier dernier, Jodel Dossou est un nouveau joueur du Fc Sochaux-Montbéliard. L’international béninois a signé pour deux saisons et demie avec le club sochalien. Le TGV béninois retrouve donc la ligue 2 après une saison et demie en première division. C’est le moment de faire le bilan de son passage dans l’élite.
Il ne reste alors plus que deux internationaux béninois dans l’échelon le plus élevé du football français : Steve Mounié chez le Stade Brestois et Cédric Hountondji au SCO d’Angers. En manque de temps de jeu à Clermont, Jodel Dossou fait le choix de redescendre d’un cran pour relancer sa carrière. À 30 ans, c’est un nouveau défi pour le natif de Dassa après avoir connu les divisions inférieures en Autriche avant d’atteindre le haut niveau. Depuis l’annonce de son départ, les avis sont assez critiques sur son passage en D1. Voici ce qu’il faut véritablement retenir à l’heure de faire un récapitulatif.
Des débuts prometteurs
Nous sommes le 8 aout 2021, première journée de Ligue 1. C’est une journée historique pour le club Clermont Foot qui découvre la première division. Ils sont opposés aux Girondins de Bordeaux. Une journée qui restera encore plus inoubliable puisque les novices remportent leur premier match sur le score de 2 buts à 0. L’international béninois entre encore plus dans l’histoire du club. Après avoir été un des grands artisans de la montée du club dans l’élite, il devient le deuxième joueur de l’histoire à scorer en première division pour les clermontois. L’histoire ne pouvait pas mieux commencer. Mais au fil de la saison, l’influence du TGV va de moins en moins se faire ressentir. Hormis, quelques fulgurances de temps en temps, l’ailier droit déçoit. Capable de faire des différences en un contre un, notamment par la vitesse et le dribble, c’est surtout au niveau des statistiques que le bât blesse. Un exercice 2021-2022 bouclé avec seulement 3 buts et une passe décisive en 35 matchs. Pire encore, une place de titulaire qui s’est fragilisée au fur et à mesure que la saison évoluait.
Des statistiques pauvres
Le principal problème de Jodel Dossou a été son déficit de rendement sur le plan statistique. Un problème qu’il a beaucoup trainé durant sa carrière, notamment en Autriche à l’Austria Lustenau. Il connait sa première saison référence statistiquement parlant au Fc Vaduz en D2 suisse où il marque 9 buts et délivre 5 passes décisives en championnat. La saison suivante est dans la même lignée avec 7 buts et 5 assists, cette fois en Bundesliga autrichienne avec Hartberg. Des statistiques qui restent cependant moyennes. Même en équipe nationale, il lui a fallu trois ans pour inscrire son premier but en sélection. Une carence en buts et passes décisives qui s’expliquent par une chose : le profil du joueur.
Les ailiers ont de plus en plus de responsabilités dans le football moderne. Mieux, les ailiers sont souvent les buteurs de leurs équipes. La plupart du temps, il s’agit d’ailiers en faux pied, des droitiers qui jouent à gauche ou gauchers qui jouent à droite. Mais dans une époque dictée par ces ailiers modernes, Dossou reste un ailier à l’ancienne. Son jeu est essentiellement basé sur les débordements pour ensuite aboutir à un centre. La vitesse et le dribble comme seuls tours dans son sac qui le rendent assez prévisible. Un profil devenu obsolète, symbolisé par l’hispano-malien Adama Traoré. Dans une équipe de Clermont, un peu trop dépendante de Mohamed Bayo la saison dernière, le club avait besoin de joueurs assez décisifs. Mais à l’instar de son ex-coéquipier gabonais Jim Allévinah, les stats de Jodel Dossou ont chuté après une bonne saison en ligue 2. Justement la saison 2020-2021, l’international béninois a passé pour la première fois de sa carrière la barre des 10 buts. 12 buts, tout comme Jim Allévinah, accompagnés de 2 passes décisives. Les deux ailiers formant un trio redoutable avec le Guinéen Mohamed Bayo et ses 22 buts en 2020-2021 pour la montée. Si ce dernier a confirmé en première division avec 14 pions la première saison, la marche a semblé trop haute pour Dossou et Allévinah.
L’impact de la sélection
D’une manière ou d’une autre, la situation d’un joueur en sélection peut avoir un impact sur son rendement en club, et vice-versa. Et Jodel Dossou en est un des exemples les plus palpables. Ses meilleures saisons à Hartberg et Clermont coïncident avec son ascension en équipe nationale. Elle part de la CAN 2019 durant laquelle le Bénin va jusqu’en quart de finale aux éliminatoires de la CAN 2021. Durant cette campagne, le TGV béninois est impliqué sur tous les buts de la sélection. Le même schéma s’est présenté la saison dernière, mais dans le sens inverse. Jodel Dossou traverse une mauvaise passe en équipe nationale. Depuis la non-qualification du Bénin pour la dernière CAN, c’est la scission entre le joueur et une partie du public. L’hostilité du public arrive à son point culminant suite à la polémique juste avant la quatrième journée des éliminatoires pour la Coupe du Monde au Qatar. Un match face à la Tanzanie avant lequel Jodel Dossou est suspendu. Le joueur de Clermont à l’époque avait quitté le camp de base sans prévenir, pour selon ses dires « aller au chevet de sa mère malade ». Mais le manque de communication autour de l’affaire durant les premières heures n’aura fait qu’accentuer le désamour du public. D’autres polémiques s’en suivront, des supposées tensions avec les autres cadres du vestiaire et d’autres critiques acerbes après la dernière défaite du Bénin face au Mozambique.
Ce transfert du côté de Sochaux est un nouveau départ pour Jodel Dossou. Le joueur s’est déjà mis en évidence en marquant contre Saint Etienne pour son premier match sous ses nouvelles couleurs. Victoire 3-2 des siens face au club stéphanois.