Il était présenté comme celui qui allait dominer le sprint masculin après que sa majesté Usain Bolt s’est retiré. Sept ans après son explosion aux Jeux Olympiques de Rio, le Canadien a fait du chemin. À 28 ans, il est censé être à son prime. N’ayant pas pris part au 100 m, il est en lice pour le 200 m et disputera la finale ce vendredi soir.
Nous sommes le 14 août 2016, demi-finale du 100 m masculin durant les Jeux Olympiques de Rio. Tous les yeux sont rivés sur Usain Bolt, roi incontesté de la discipline. Il est ultra-favori de cette course qui s’annonce comme une formalité. Pourtant, un jeune canadien de 21 ans va lui tenir la dragée haute durant toute la course qui sera plus disputée que prévu. Loin d’être intimidé et faisant preuve d’audace, il est à deux doigts de lui chiper la première place. André De Grasse explose ce jour-là son record personnel (9″92) pour finir 2e de la course derrière Bolt (9″86). Le Canadien se révèle un peu plus au grand public. Il décroche ensuite la médaille de bronze à l’issue de la finale du 100 m et l’argent au 200 m.
Au-delà d’être le théâtre du couronnement ultime pour Bolt, ces J.O ressemblaient également à une passation de pouvoir pour André De Grasse. Pourtant, plusieurs années après, le Canadien n’a pas forcément la même aura que le Jamaïcain avait, ayant permis d’attirer les projecteurs sur la discipline qu’est le sprint.
Les cartes ont été redistribuées
La retraite de Bolt un an après les J.O était synonyme d’une nouvelle ère. Et si André De Grasse était très prometteur, justement, il n’était pas le seul. C’est toute une nouvelle vague de sprinteurs qui arrivait à maturité. Sans oublier que Justin Galtin, l’éternel challenger d’Usain Bolt, était toujours en activité. C’est ainsi que dès 2019, durant les championnats du monde de Doha, la hype autour du Canadien va un peu baisser. Après près d’une décennie de domination jamaïcaine, les Américains qui rongeaient leur frein étaient déterminés à reprendre le pouvoir. Les USA réalisent le triplé 100 m-200 m-4X 100 m. Christian Coleman remporte l’épreuve du 100 m tandis que Noah Lyles s’adjuge la médaille d’or au 200 m.
De Grasse reste une référence du sprint
Il serait cependant exagéré de dire que le Canadien n’a pas confirmé les espoirs placés en lui. Étendre son hégémonie sur une discipline comme l’a fait Usain Bolt est une chose qui arrive très rarement. Et De Grasse n’a pas été en reste durant toutes ces années puisqu’il a enrichi son palmarès. Durant ces mêmes championnats du monde de Doha, il a décroché la médaille de bronze au 100 m et la médaille d’argent au 200 m. Aux Jeux Olympiques de Tokyo, après avoir glané une nouvelle médaille de bronze au 100 m, c’est enfin la consécration. Le Canadien s’offre la médaille d’or au 200 m. Avec le Canada, il est médaillé d’argent au 4X 100 m. Il confirme l’année suivante en décrochant de nouveau l’or aux championnats du monde d’Eugene au 4X 100 m avec ses compatriotes canadiens.